1 M$ et un plan d’action pour un Plateau plus propre

Le Plateau-Mont-Royal a mis en œuvre un plan d’action pour la propreté il y a environ un mois. Un million de dollars viendront s’ajouter aux budgets déjà en place, sur une période de trois ans, dont la moitié doit être dépensée en 2025.

Intervenir plus tôt et de manière plus efficace

Ces montants sont censés aider à lancer 60 initiatives subdivisées en huit axes. Certaines d’entre elles visent à entamer des opérations de nettoyage plus tôt dans l’année, ou à les rendre plus efficaces. La saison de travail des équipes de jardiniers sera également devancée. 

«Dès que la neige a fondu, nos équipes se sont tout de suite mises en action pour nettoyer l’arrondissement», a souligné le maire, Luc Rabouin, lundi soir, lors de la séance mensuelle du conseil d’arrondissement. 

Le maire Rabouin a également noté que les panneaux orange d’interdiction de stationner, utilisés pendant les opérations de déneigement, servent actuellement à réserver un tronçon de rue pour faire des «blitz de propreté».

«On passe pendant une heure devant chez vous[...] avec trois balais de rue en même temps et on va nettoyer la rue au complet et les trottoirs pour nous assurer qu’on fait un blitz en profondeur», a-t-il illustré.

Une fois l’opération printanière faite, les propriétaires de véhicules n’auront qu’à se soucier de l’horaire de nettoyage hebdomadaire régulier de leur tronçon de rue.

Des améliorations apportées à la gestion de collecte des déchets et de disposition de récipients font aussi partie du plan. De plus, Le Plateau-Mont-Royal cherchera à mieux collaborer avec les commerces et organismes sur son territoire.

Un appel à la collaboration citoyenne

Certaines actions du plan auront pour objectif d’informer la population des pratiques à suivre en matière de propreté. Le maire Rabouin a d’ailleurs incité les citoyens à faire des efforts dans le même sens que l’arrondissement. 

«La propreté, c’est aussi la responsabilité de tout le monde, a-t-il affirmé. On n’arrivera jamais à avoir un environnement qui est propre et beau si tout le monde ne fait pas sa part. On ne peut pas juste augmenter continuellement les ressources de l’arrondissement.»

Le maire d’arrondissement appelle notamment la population et les commerçants à sortir leurs matières résiduelles aux moments appropriés ou les entreposer adéquatement et à respecter les interdictions de stationnement.

«Cette heure-là d'interdiction de stationner, on l'appelle souvent l'heure du balai, mais elle peut servir à beaucoup d'autres activités d'entretien ou d'arboriculture à l'arrondissement. Donc, même si le balai est déjà passé, il ne faut pas se dépêcher à reprendre la place, parce qu'une autre équipe pourrait arriver et profiter de ce moment-là», est venue préciser la conseillère de la Ville, Marianne Giguère.

Des mesures coercitives pour pénaliser le manque «de savoir-vivre»

«Des mesures coercitives seront appliquées cette année, de façon plus marquée», a avisé le directeur des travaux publics, François Doré. Plusieurs citoyens se sont montrés favorables à cette approche lors de la période dédiée aux questions du public, lundi soir.

Célia Laguitton a dit avoir vu des ordures être sorties au mauvais moment, à répétition, et a déploré l’utilisation de fonds publics pour venir corriger les actions de personnes qui ne connaissent pas «les règles de savoir-vivre.»

Patrice Ouellette a aussi donné son appui au renforcement des mesures coercitives.

«Nous, on met les efforts. On balaie. On entretient les maisons patrimoniales, les espaces verts, les ruelles», a-t-il souligné, se montrant découragé que lesdits efforts soient contrés par les gestes d’autres personnes.

La révision des parcours de nettoyage mène à des erreurs de signalisation

Les périodes d’interdiction de stationnement pour l’entretien des rues ont également été modifiées dans le but d’optimiser les parcours. Certains résidents ont cependant eu de mauvaises surprises lors de l’entrée en vigueur des nouvelles restrictions, le 1er avril.

Chantal Legault a souligné que les périodes d’interdiction de stationnement du côté sud de l’avenue Laurier, entre Christophe-Colomb et Papineau, avaient doublé, passant de deux à quatre fois par semaine.

La conseillère Giguère a reconnu qu’il s’agissait d’une erreur humaine liée et s’est excusée à Mme Legault, indiquant que son tronçon de rue n’aurait qu’une seule période de nettoyage, le lundi.

Sébastien Wolfe est aussi venu souligner les difficultés apportées par le nouvel horaire: depuis le début avril, les deux côtés de l’avenue du Parc-La Fontaine sont nettoyés en même temps. Il dit ne plus avoir de solution de rechange pour garer son véhicule pendant cette période.

Ses propos ont fait réagir quelques personnes dans la salle, dont certaines ont laissé entendre qu’elles vivaient des circonstances similaires.

Le maire Rabouin a indiqué à M. Wolfe qu’une vérification sera faite pour savoir s’il s’agit d’une erreur de révision des parcours de nettoyage.

Une nouveau plan pour répondre à la hausse des plaintes et des coûts

Le maire Luc Rabouin avait mandaté l’équipe des travaux publics d’élaborer le plan de propreté en octobre 2024. 

L’arrondissement avait noté une augmentation de la proportion de requêtes citoyennes concernant la propreté au cours des dernières années. En 2024, il y en avait eu 10 746 sur un total de 27 640 requêtes.

Les coûts de gestion des opérations propreté et des matières résiduelles ont également augmenté avec le temps, passant de 10,3 millions $, en 2020, à 13,1 millions $, en 2023.

M. Doré a souligné que, sur un total de 140 employés de la voirie dans l’arrondissement, 60 sont assignés au nettoyage et 33 à la collecte des matières résiduelles.