Voter sur Le Plateau: portraits et priorités des candidats fédéraux
Découvrez les candidat·es qui se présentent dans les différentes circonscriptions qui couvrent Le Plateau-Mont-Royal.
Le candidat communiste se représente pour une troisième fois dans la circonscription de Laurier–Sainte-Marie.
En amont des élections fédérales, Mon Plateau cherche à vous offrir les portraits des candidats des trois circonscriptions sur le territoire du Plateau-Mont-Royal. Nous avons invité l’ensemble des campagnes à nous parler et vous présenterons le fruit de ces discussions dans nos pages.
Adrien Welsh n’en est pas à sa première campagne électorale sous la bannière du Parti communiste du Canada.
Tout comme Steven Guilbeault et Nimâ Machouf, son nom a été inscrit sur les bulletins de vote de Laurier–Sainte-Marie en 2019 et 2021. M. Welsh s’était aussi présenté dans Outremont en 2015.
L’implication politique du candidat communiste remonte à plus de quinze ans. Il nomme entre autres la récession de 2008 comme point marquant dans l’évolution de son implication.
Il estimait à l’époque que les travailleurs avaient été délaissés, alors que les banques avaient profité de soutien gouvernemental.
M. Welsh s’était également intéressé aux formations de gauche qui prenaient le pouvoir dans différents pays d’Amérique latine à la même époque.
«C’est comme ça que j’ai commencé à m’intéresser à la solidarité internationale et, ensuite, à la lutte contre l’impérialisme américain», raconte-t-il.
Enfin, il a constaté que ses valeurs concordaient avec celles du Parti communiste du Canada.
«Je me suis rendu compte que le Parti communiste, ce n’est pas du tout cette espèce de caricature qu’on en fait souvent de ce que je qualifierais de romantiques révolutionnaires. Ça reste un parti qui a plus de 100 ans d’histoire», souligne-t-il, notant que des membres associés à sa formation ont déjà siégé à la Chambre des communes et dans d’autres parlements du pays.
Le parti cherche d’ailleurs à faire changer le système électoral actuel pour instaurer la représentation proportionnelle mixte.
«Je pense que c'est important que les gens qui habitent la circonscription, et les gens au Canada en général, sachent qu'il y a plus que cinq partis politiques qui sont officiellement enregistrés auprès d’Élections Canada», souligne Adrien Welsh. Il déplore que des formations politiques comme la sienne ne se fassent pas offrir les mêmes plateformes de visibilité que les cinq qui siègent à Ottawa.
«On vit en ce moment une crise du logement qui est pratiquement humanitaire», note M. Welsh.
Le Parti communiste veut donc faire construire 2 millions de logements sociaux. M. Welsh indique que cette mesure contribuera à «couper l’herbe sous le pied de la spéculation.»
Il estime que le gouvernement peut atteindre une telle cible, en faisant des économies d’échelle, s’il gère lui-même la construction d’unités d’habitation au lieu d’offrir des incitatifs au secteur privé. Il donne en exemple les efforts d’après-guerre en ce sens et déplore le désinvestissement d’Ottawa en matière de logement social depuis l’ère Chrétien.
«On a finalement laissé tout le marché de l’immobilier aux grandes entreprises, qui en font une marchandise spéculative.»
La formation politique d’Adrien Welsh souhaite voir plus d’écoles construites et rendre l’accès à l’éducation gratuite, des niveaux préscolaires à universitaires. Elle éliminerait également les dettes d’études.
Les communistes proposent également la gratuité des soins de santé, incluant les soins dentaires, oculaires et psychologiques, et souhaitent nationaliser l’industrie pharmaceutique.
M. Welsh estime qu’un gouvernement communiste pourrait financer ses ambitions en réduisant les dépenses militaires canadiennes de 75%. Le parti souhaite d’ailleurs faire en sorte que le Canada quitte toute alliance militaire, notamment l’OTAN et NORAD, et rapatrierait les troupes canadiennes en plus d’imposer un moratoire sur l’achat d’avions de chasse et de navires de guerre.
«Le fait qu'on augmente les dépenses militaires, c'est pour satisfaire les besoins des États-Unis. Cette augmentation de dépenses militaires, ce n’est pas du tout pour renforcer la défense nationale. C’est pour déployer plus de troupes à l’extérieur du Canada pour aller faire la guerre aux autres», explique le candidat.
«On appelle aussi à la nationalisation des banques et des grandes industries pour que ces acteurs économiques là soient extraits de la logique du profit et aillent plutôt dans une logique de développement», poursuit M. Welsh, disant estimer que cette transformation pourrait rapporter des milliards de dollars à l’État.
«Les grandes entreprises sont toutes subventionnées, de manière directe ou indirecte», soutient-il, donnant en exemples les cas de Northvolt et de Bombardier. Il estime que les gains obtenus par l’État dans ce type de fonctionnement sont insuffisants face aux risques qu’il assume.
«On socialise les pertes et on privatise les profits», résume-t-il.
D’autre part, le Parti communiste du Canada doublerait l’impôt des sociétés et protégerait les emplois et les droits des travailleurs, notamment ceux liés à la grève.
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