Appréhensions face à l’arrivée d’un nouveau Metro sur l’avenue du Mont-Royal
Le voisinage s’inquiète de l’ajout d’une nouvelle épicerie dans un secteur qui lui semble déjà bien desservi.
Le voisinage s’inquiète de l’ajout d’une nouvelle épicerie dans un secteur qui lui semble déjà bien desservi.
Metro souhaite ouvrir une nouvelle épicerie sur l’avenue du Mont-Royal, dans les anciens locaux de L’Aubainerie. Les rumeurs qui ont accompagné les travaux entamés depuis plusieurs semaines derrière la porte du 1490 n’ont pas laissé le voisinage indifférent.
Cette semaine, l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal nous indiquait que des permis étaient toujours à l’étude pour ce qui est de la transformation du bâtiment en commerce alimentaire. Cela dit, la vocation de l’espace désirée par Metro Inc. est règlementaire.
«Je suis ici parce que je suis préoccupée», a expliqué Diane Lemieux, le 10 mars dernier devant le conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.
Elle est propriétaire d’un immeuble situé au coin de la rue Fabre et de l’avenue du Mont-Royal: celui qui abrite une succursale de l’épicerie Val-Mont depuis 1992.
Elle craint donc que l’arrivée d’un Metro du côté inverse de l’avenue lui fasse perdre son locataire, utilisant le mot «cannibalisme» pour décrire l’impact du projet sur l’écosystème commercial de l’artère.
Le maire d'arrondissement, Luc Rabouin, a laissé entendre à Diane Lemieux que Le Plateau-Mont-Royal avait peu de moyens pour empêcher l'arrivée d'une épicerie Metro. – photos : Devin Ashton-Beaucage
« Si le projet répond à notre règlementation, par exemple, s’il s’agissait d’un marché d’alimentation, il aurait le droit de s’installer sans qu’on ait à dire oui ou non », lui a répondu le maire d’arrondissement, Luc Rabouin, conscient que l’épicerie pourrait causer la fermeture d’autres commerces.
«Les seules balises qu'on a, ou les quotas qu'on met en place, sont pour les bars et les restaurants.»
Mon Plateau a cherché à savoir si l’idée d’appliquer de telles mesures était à l’étude pour d’autres types de commerces, notamment ceux du secteur alimentaire.
«Ce n'est pas envisagé en ce moment», a répondu Julien Deschênes, responsable du soutien aux élu(e)s du Plateau-Mont-Royal.
«Normalement, c'est le genre d'ajustement que l'on fait en collaboration avec les sociétés de développement commercial (SDC) qui ont une compréhension plus fine des réalités commerciales de leurs territoires respectifs et nous n'avons pas reçu de demande en ce sens.»
De son côté, la SDC Mont-Royal a préféré s’abstenir de commenter la venue potentielle d’une nouvelle épicerie.
Frédéric Guarino, qui réside sur la rue Fabre à proximité de l’ancienne succursale de l'Aubainerie, remet en question l’acceptabilité sociale d’un nouveau commerce alimentaire d’une telle ampleur sur l’avenue du Mont-Royal.
«On a une offre pléthorique», souligne-t-il au sujet de l’artère, qui comprend déjà quelques épiceries, dont une succursale Metro à 800m à l’est, ainsi que plusieurs fruiteries et autres boutiques spécialisées.
En plus de s’inquiéter d’un «effet domino» qui menacerait cet écosystème qui fait partie de l’identité du Plateau-Mont-Royal, M. Guarino appréhende le bruit généré par les livraisons et l’impact sur la circulation locale des camions ainsi que de l’absence de places de stationnement privées.
Metro comprend les préoccupations des citoyens, indique sa cheffe des communications, Geneviève Grégoire.
«Nous collaborons étroitement avec les autorités afin d’assurer une intégration harmonieuse dans le milieu environnant», dit-elle, notant que des mesures ont été prises pour préserver la quiétude du voisinage.
Elle rappelle également que le projet est conforme à la règlementation municipale et a été soumis au comité consultatif d’urbanisme du Plateau-Mont-Royal.
«Nous sommes convaincus que notre projet contribuera positivement à la vitalité urbaine de l’avenue du Mont-Royal, profitant ainsi à l’ensemble des commerçants, tout en offrant une nouvelle alternative pratique aux résidents du secteur», ajoute Mme Grégoire.
Elle note que Metro a investi 15 millions $ dans le projet de réaménagement des locaux, «témoignant ainsi de [son] engagement envers la communauté et de [sa] volonté de bien desservir les citoyens du secteur.»
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