Mon Plateau: Des bulletins, des bouquins et un dessin
Cette infolettre résume les nouvelles du Plateau du 17 au 24 avril 2025.
Elle se présente sous la bannière du Parti rhinocéros du Canada afin d’offrir une alternative aux électeurs qui contestent le système démocratique actuel.
En amont des élections fédérales, Mon Plateau cherche à vous offrir des portraits des candidats des trois circonscriptions sur le territoire du Plateau-Mont-Royal. Nous avons invité l’ensemble des campagnes à nous parler et vous présenterons peu à peu le fruit de ces discussions sur notre site.
Chantal Poulin ne s’attend pas à être députée. En fait, elle aimerait bien voir la candidate néo-démocrate, Nimâ Machouf, jouer ce rôle.
La militante écologiste affiliée au collectif Antigone, qui habite le quartier Hochelaga, se présente principalement pour le Parti rhinocéros du Canada dans Laurier–Sainte-Marie afin de «confronter [le candidat libéral] Steven Guilbeault à ses mensonges.»
D’une part, elle affirme que l’engagement d’éliminer le financement du secteur des combustibles fossiles du gouvernement Trudeau, alors que M. Guilbeault était ministre de l’Environnement, n’a pas été respecté.
«C’est tout le contraire. Le Canada est devenu le champion mondial par habitant au niveau du financement des industries fossiles.»
En 2023, l’organisme Oil Change International, signalait des failles dans le plan d’Ottawa, soutenant qu’environ 85% du financement public fédéral pouvait continuer d’être attribué à des projets d’exploitation de combustibles fossiles.
Il soulignait également que le Canada avait fourni en moyenne 11,1 milliards $ par an à l’industrie entre 2019 et 2021. Cela dit, cette période de collecte de données précède la décision d’Ottawa de mettre fin à ses subventions des énergies fossiles.
Mme Poulin poursuit sa lancée sur le cas de l’ancien ministre de l’Environnement en ajoutant que le Canada ne comptabilise pas les impacts des exportations de son secteur des énergies fossiles.
«Il passe son temps à prétendre qu’on a diminué nos émissions de gaz à effet de serre (GES), alors que c’est faux» affirme-t-elle.
Les émissions dues aux exportations, qui sont exclues du bilan officiel, auraient plutôt augmenté de 58% entre 2012 et 2023, générant plus de 10 milliards de tonnes de GES.
Cette omission a pour effet d’améliorer le bilan canadien qui affiche ainsi une diminution de 8,5% de ses émissions de GES entre 2005 et 2023.
Malgré cela, la cible de réduction de 40% à 45% d’ici 2030, mise en place par le gouvernement Trudeau, ne semble pas en voie d’être atteinte.
Chantal Poulin réfute le préjugé voulant que les électeurs qui choisissent de se priver de leur droit de vote ne s’intéressent pas à la politique.
«Autour de moi, il y a énormément de gens qui ne votent pas, mais ce n’est pas parce qu’ils ne s’y intéressent pas. Au contraire, ce sont des gens très politisés, mais qui trouvent que la manière dont les choix sont présentés n’est pas démocratique.»
Elle se présente donc aussi pour leur offrir la chance de voter de manière à ce que leur contestation du système démocratique soit comptabilisée au lieu d’être mal interprétée.
D’ailleurs, tout comme d’autres candidats qui ne font pas partie d’une formation qui siège à la Chambre des communes, Mme Poulin a fait face à de la résistance lorsqu’elle a voulu participer à des événements où l’électorat était invité à entendre les candidats de Laurier–Sainte-Marie.
Le 17 avril, le candidat communiste de la circonscription, Adrien Welsh, s’est fait expulser d’un débat organisé à l’UQÀM après s’être invité sur la scène. La police a été appelée pour le forcer à quitter. La tournure des événements avait poussé les représentants néo-démocrate et vert à se dissocier de l’événement.
«J’essaie de m’opposer au fait que les gens se retirent du système, poursuit Mme Poulin. Pour moi, c’est très grave. Donc, j’essaie de les raccrocher en leur disant “s’il n’y a rien qui te correspond, vote pour moi, au moins. Si jamais il y a quelque chose qui te correspond, eh bien, ne vote pas pour moi!”»
Elle se défend d’essayer de faire changer d’idée les électeurs qui ont déjà choisi un candidat à appuyer. Mme Poulin dit simplement vouloir transformer les abstentions en votes rhinocéros.
Autrement, elle recommande carrément à ceux qui partagent ses valeurs d’appuyer la candidate du NPD, Nimâ Machouf.
Questionnée à savoir quelles seraient ses priorités en tant que députée de Laurier–Sainte-Marie, Chantal Poulin répond tout d’abord en soulignant le côté hypothétique de la question.
«C’est certain que je ne serai pas élue. Donc, je ne ferai pas semblant de vouloir l’être», indique-t-elle.
Elle se lance malgré tout.
«Il est primordial que le gouvernement fédéral s’investisse plus dans l’accès au logement. Et, pour moi, il n’y a rien de plus important que la planète, parce qu’on en a rien qu’une et il est minuit moins quatre secondes.»
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