Une panne, un candidat et des panettones
Les nouvelles du Mile End du 6 au 11 décembre 2024. Bonjour chèr·es voisin·es, Le maire du Plateau
Les deux conseillères dans le Mile End font le point sur les dossiers qui ont marqué le quartier depuis les élections municipales de 2021.
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Depuis les élections municipales du 7 novembre 2021, le Mile End est représenté par les conseillères Marie Plourde (Conseillère de la Ville) et Marie Sterlin (Conseillère d’arrondissement), élues sous la bannière de Projet Montréal.
Ce sont elles qui pilotent de nombreux projets dans le quartier, mais aussi dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, au sein de l’équipe du maire Luc Rabouin.
Où en sommes-nous deux ans plus tard? Les “deux Marie” font le point sur les grands dossiers qui ont marqué le Mile End depuis novembre 2021.
« Le nerf de la guerre a beaucoup été, sur l’ensemble du territoire, l’apaisement de la circulation et la sécurisation des abords des écoles, » explique d’entrée de jeu Marie Plourde.
Elle mentionne l’installation prochaine de cinémomètres sur Saint-Urbain, près des écoles Lambert-Closse et Bancroft. L’arrondissement a obtenu en septembre l’autorisation du gouvernement du Québec pour installer ces appareils qui détectent les excès de vitesse et prennent en photo les véhicules fautifs.
Marie Plourde rappelle également l’arrivée de nouvelles saillies et la sécurisation de la piste cyclable près de l’école Saint-Enfant-Jésus.
Pour continuer ce travail d’apaisement, Marie Plourde invite d’ailleurs les résident.es du quartier à téléphoner à la Ville en composant le 311 pour demander l’installation de dos d’âne ou de panneaux arrêt.
La possible transformation de cet édifice emblématique en hôtel et bureaux a reçu peu d’appui comme le constate un sondage réalisé par l’arrondissement à l’hiver 2023.
Devant la grogne, l’arrondissement a demandé au promoteur, Rester Management, de réviser son projet afin que celui-ci ait une plus grande acceptabilité sociale.
Des consultations ont été entreprises cet été, mais plusieurs acteurs communautaires, dont le Comité des citoyens du Mile End, estiment que le processus a manqué de transparence.
Néanmoins, Marie Plourde souligne que le promoteur affiche une grande confiance en son nouveau projet. « Il nous a dit : « Vous allez tomber en en bas de votre chaise ! »
Cette nouvelle version n’a pas encore été soumise à l’arrondissement.
Une pétition lancée en septembre 2022 demandait la création d’un parc à chiens dans le parc Sans Nom. Cette demande a immédiatement soulevé l’opposition d’un groupe de résidents qui ont, eux aussi, lancé une pétition.
Devant cette division, les élues expliquent avoir procédé à une analyse du site (contamination, taille, proximité des habitations, etc.). Il a été conclu que le parc était peu propice pour ce genre de projet.
Il n’y aura donc pas de parc à chiens au parc Sans Nom.
Néanmoins, Marie Sterlin affirme que le Mile End accueillera éventuellement un nouveau parc à chiens. Ce projet est par contre repoussé au prochain mandat (après 2025).
De plus, aucun nouvel aménagement n’est prévu à court terme pour le parc Sans Nom. Les élues expliquent qu’elles veulent tout d’abord analyser les besoins de tous les petits parcs du quartier, notamment le parc du Carmel (entre les rues Henri-Julien et Drolet), avant de lancer de nouveaux projets.
Ce qui ressort cependant de la conversation avec les deux conseillères est le désir de d’offrir dans le nord du quartier des espaces pour les jeunes, de la petite enfance à l’adolescence et au-delà. « Pour que l’on puisse naître et grandir dans ce quadrilatère, » explique Marie Plourde.
Finalement, elles posent la question : faudrait-il renommer ce parc ? Alors que plusieurs sont habitués par cette absence de nom, la situation peut parfois compliquer les choses, explique Marie Plourde.
« Quand les gens appellent à la police, ils demandent “C’est où ça, le parc Sans Nom ?” »
Et vous, qu’en penses-vous ?
Fermée depuis mars 2020, la patinoire de l’aréna est en attente d’une mise à jour de son système de réfrigération (celui-ci utilisait du fréon).
« On est en plein devis, et si tout va bien, c’est en juillet 2024 que les travaux vont débuter, » confirme Marie Plourde.
En attendant, l’aréna est ouvert pour y pratiquer plusieurs autres sports.
En novembre 2022, la ville de Montréal devenait propriétaire de cet immeuble et son terrain situés près du boulevard Saint-Laurent, aux abords du skatepark.
L’immeuble a été acquis à la valeur marchande (4 M$) grâce à l’usage du droit de préemption qui permet à la Ville de Montréal d’acheter en priorité un immeuble afin d’y réaliser des projets au bénéfice de la communauté.
L’objectif est d’y construire une quarantaine de logements sociaux et communautaires. Mais, pour l’instant, le projet se bute à des problèmes de financement.
« La partie de la ville est là. L’investissement dans le terrain est là, » explique Marie Plourde. Maintenant, « il faut que le gouvernement du Québec se branche sur son financement. »
En attendant, le bâtiment a quand même une utilité. Il sert d’entrepôt pour la ville.
De plus, des élèves de la petite école privée Edu2, située tout près, espèrent transformer le terrain en parc pour l’école et le voisinage.
Les élèves viennent de déposer une demande de financement au provincial et, si le projet se concrétise, ils aménageront et utiliseront temporairement l’espace.
Cette ancienne piscine intérieure, située sur la rue Saint-Dominique, est fermée depuis maintenant presque 10 ans. Il faut dire que sa transformation en lieu culturel a essuyé plusieurs revers.
L’édifice patrimonial devait rouvrir en 2022 après des travaux de réaménagement intérieur. Cependant, ceux-ci ont pris tellement de retard (on cite parmi les causes du problème la relocalisation d’égouts, le cassage de roc et la découverte d’infiltrations d’eau) que la Ville a résilié le contrat avec le promoteur.
Elle cherche désormais de nouveaux architectes dans l’espoir de relancer le chantier en 2025, en vue d'une ouverture l'année suivante.
« J’ai peut-être des lunettes roses, mais j’ai bon espoir que le prochain appel d’offre, ça va fonctionner, » affirme Marie Plourde. « On a déjà investi beaucoup dedans, on ne va pas le lâcher à mi-chemin. »
Cet espace vert, cogéré par les Amis du Champ des possibles et l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, est toujours en attente d’une décontamination. Notons que ce site a déjà servi, notamment, de dépotoir municipal et de cour ferroviaire.
Pour l’instant, le plan retenu est une décontamination qui cible des zones spécifiques du champ, pour éviter de bouleverser tout le terrain. Par contre, ce projet n’ira de l’avant que lorsqu’il aura reçu l’aval de Québec.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce délai a du positif, souligne Marie Plourde. Elle explique : « Du côté du ministère de l’Environnement, ils étaient très, très réticents à faire de la phytorémédiation. »
Cependant, avec le temps qui passe, « on sent une espèce d’assouplissement de leur côté qui correspondrait beaucoup plus à la personnalité du lieu, » ajoute-t-elle.
Un second dossier important sur lequel travaillent les Amis du Champ et l’arrondissement est le balisage des sentiers. « Parce que le gros enjeu au Champ des possibles, c’est la création d’un “gazillion” de chemins secondaires, » dit Marie Sterlin.
Alors que les Amis du Champ des possibles aimeraient réduire au maximum le nombre d’entrées au site, l’élue souligne l’importance de préserver l’accessibilité.
Par exemple, les Amis évoquaient cet été la possibilité de mettre en place un mur végétalisé pour empêcher les déplacements entre le Champ et le site de l’Entrepôt 77.
Marie Sterlin s’oppose au blocage complet de ce sentier en mentionnant que l’Entrepôt 77 a besoin de deux sorties. « Peut-être qu’on va végétaliser, mais on va laisser un accès parce que, vraiment, c’est quelque chose qui est naturel, » ajoute-t-elle.
Questionnées sur la tenue d’événements de grande envergure sur le terrain de Gaspé comme le festival MURAL cet été, les conseillères se sont montrées prudentes.
« Je ne dis pas qu’ils ne veulent pas. Parce qu’eux, ils ont adoré, » dit Marie Plourde a propos du festival MURAL. « Mais nous, ce n’est pas la vocation. »
« On veut que ça reste à l’échelle Mile-End, » ajoute-t-elle.
Par contre, elles assurent que la patinoire familiale sera de retour cet hiver à l’Entrepôt 77, en complément à la patinoire du terrain de Gaspé qui est surtout utilisée pour jouer au hockey.
Il y a aujourd’hui de nombreux nouveaux condos sur l’avenue Henri-Julien. Dans la foulée de ces travaux, la Ville avait comme projet l’aménagement et le verdissement des allées Alma et du Carmel.
Les élus de l’arrondissement avaient d’ailleurs ajouté la réalisation de ces projets à sa plateforme électorale 2021-2025. Néanmoins, à ce stade-ci, il n’y a pas de date fixée pour la réalisation de ces projets.
« Parce que les projets ont tellement été décalés, à un moment donné, les enveloppes ont des durées de vie déterminées, » dit Marie Plourde.
Mais la création de ces allées est toujours dans les plans. « On va repartir avec notre bâton de pèlerine pour aller chercher des sommes, » assure-t-elle.
Déployée sur le terrain cet été, cette nouvelle escouade tente de remettre sur le marché les logements qui sont exploités illégalement comme établissements d'hébergement touristique.
Peu avant le lancement, le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin s’était montré très optimiste. « On va remettre des logements sur le marché locatif dans les prochains mois, » avait-il affirmé en juin.
Quelques mois plus tard, les observations sont plus prudentes. On reconnait que le processus pour démontrer, hors de tous doutes, qu’il y a une exploitation illégale est ardu.
« C’est long faire la preuve, oui. Mais il n’y a rien qui est compromis dans ce processus-là, » dit Marie Sterlin.
« On n’a pas encore de bilan et c’est correct, » ajoute Marie Plourde. « C’est toute une nouvelle machine, un nouveau fonctionnement. Je pense que ça va rouler rondement après. »
En attendant les premiers résultats, les conseillères rappellent qu’il ne faut pas hésiter à signaler les cas suspects.
Pour l’instant, l’escouade a en main une liste de 700 adresses suspectes dans Le Plateau-Mont-Royal.
Parallèlement, Marie Plourde rappelle que plusieurs changements ont été apportés au niveau de la règlementation dans l’arrondissement pour limiter, entre autres, les “rénovictions” et la disparition de maisons de chambres.
« Du côté de l’urbanisme, on reçoit moins de demandes de transformation. Pour moi, c’est bon signe, » dit-elle.
Depuis 2004, les propriétaires du Plateau-Mont-Royal ont l’obligation de sauvegarder et parfois assurer le retour de certains éléments architecturaux de leur bâtiment lorsqu’ils restaurent celui-ci. Et ce, à leurs frais.
Ce règlement cause de mauvaises surprises à certains propriétaires qui, parfois, ne savaient même pas que leur bâtiment était autrefois orné d’un ouvrage patrimonial typique.
Presque 20 ans plus tard, Marie Plourde explique que l’arrondissement est en processus de révision de ce règlement pour le rendre plus « convivial ».
Elle estime tout de même que celui-ci a été très utile. « Ç’a empêché de perdre des escaliers, des corniches, des beaux linteaux, des balcons ouvragés, » dit-elle.
Pourtant, elle reconnait que des changements au règlement s’imposent, notamment pour y introduire des notions d’architecture durable et pour adapter celui-ci à la lutte aux changements climatiques.
Il n’y a pas d’échéancier fixe pour l’instant. « C’est très, très complexe. [Il faut voir] comment ça se décline sur l’ensemble de la réglementation en urbanisme. Donc, c’est un travail titanesque, » explique Marie Plourde.
Pour Marie Sterlin, une priorité est la vitalité commerciale dans le Mile End. C’est pourquoi elle a soutenu à plusieurs reprises depuis 2021 la renaissance de l’Association des gens d’affaires du Mile End (AGAME).
L’AGAME a relancé ses activités en organisant, notamment, une première édition de l’événement Mile End en Fête au printemps 2023. L’association cherche maintenant à poursuivre son développement pour mieux soutenir les commerçant.es du quartier.
Finalement, Marie Plourde souligne l’importance de rendre le quartier résilient aux changements climatiques. Il faut dire que l’été 2023 a été particulièrement éprouvant pour de nombreux résident.es du quartier qui ont été inondés à plusieurs reprises.
Tous les petits gestes sont importants, croit-elle: le verdissement, la déminéralisation, les saillies.
Et elle ajoute : « Il y a déjà notre petite microforêt dans le parc Laurier. Il va y en avoir une autre quelque part dans le Mile-End. Ça va venir bientôt ! »
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