L’avenir de l’ancien Institut des Sourdes-Muettes se dessine tranquillement

Québec étudie actuellement des propositions pour un nouvel usage du site avec l’idée d’augmenter l’offre de logements à Montréal en tête.

Vue du bâtiment comprenant de l'ancienne Institution des Sourdes-Muettes faisant face à la rue Saint-Denis.
Le site de l'ancien Institut des Sourdes-Muettes est largement dépourvu de vocation depuis 2015. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Après près d’une décennie durant laquelle il aura été essentiellement laissé à l’abandon, le 13 novembre dernier, l’ancien Institut des Sourdes-Muettes devenait l’objet d’un appel de propositions de la Société québécoise des infrastructures (SQI). 

«Les propositions devront répondre aux besoins des citoyens et tenir compte de certains critères, entre autres l’intégration de nouveaux logements sociaux et abordables, le respect de la valeur patrimoniale de certains pavillons ainsi qu’une intégration harmonieuse à l’environnement urbain du secteur», pouvait-on lire dans l’annonce gouvernementale.

Les promoteurs intéressés avaient jusqu’au 30 janvier pour soumettre leurs idées de projet. Celles qui auront retenu l’intérêt du vendeur seront invitées à parfaire leur proposition dans le contexte d’une deuxième ronde de sélection.

La candidature retenue devrait être connue en mai.

Des réponses positives

La SQI n’a pas souhaité divulguer le nombre de propositions reçues ni celles actuellement retenues, mais Sylvain Bernèche, courtier de l’agence immobilière Landerz, chargée de gérer le processus de mise en vente, se montre optimiste. 

«La réponse du marché a été positive», laisse-t-il savoir. 

Il précise que l’objectif de la SQI est de trouver un projet rassembleur. 

«Ce n'est pas juste de dire “donnez-moi le plus gros prix, le plus rapidement possible et ensuite on disparaît”», illustre-t-il, soulignant les objectifs de contrer la pénurie de logements et d’avoir une «sensibilité à la commémoration du site» historique. 

Ce dernier comprend sept pavillons construits entre 1882 et 1954 sur un terrain de plus de 20 000m2, situé entre les rues Saint-Denis, Cherrier, Berri et Roy. Les occupants, notamment l’Institut des Sourdes-Muettes et l’Institut Raymond-Dewar, se sont en grande partie voués à l’éducation et aux soins de personnes malentendantes. 

La propriété a été vendue au gouvernement du Québec en 1979, alors qu’elle avait été progressivement désertée au fil des années précédentes. Le Conseil régional de la santé et des services sociaux du Montréal Métropolitain y a ensuite installé ses bureaux, tout comme d’autres organismes. 

Les lieux sont quasi inoccupés depuis 2015. 

«C'est un processus qui peut être perçu de l’extérieur comme étant long, mais l'idée c'est de bien le faire. Ce n'est pas nécessairement de battre des records olympiques de timing», poursuit M. Bernèche au sujet de l’évaluation des projets de reprise des lieux.

«Ça fait longtemps que c'est vacant. L'objectif est de trouver le bon joueur, la bonne vision et les bonnes conditions pour passer à l'autre étape, soit d’aller chercher les autorisations de l'arrondissement et de la Ville-Centre pour faire un projet», dit-il en notant que le processus se compare davantage à un marathon qu’à un sprint. 

«On va avoir plus de choses à dire au cours des prochains mois», note-t-il tout de même.  

«Ce n'est pas une course pour vendre l'immeuble. L’idée est de trouver le meilleur projet rassembleur pour préserver du patrimoine et développer un site qui est malheureusement à l'abandon.»

Concessions patrimoniales

M. Bernèche concède que les projets proposés ne pourront assurer la préservation de l’ensemble des bâtiments. 

«C’est difficile. De penser qu’on va sauver 100% du patrimoine, ça devient économiquement impossible», note le courtier, qui laisse entendre qu’un compromis est inévitable. 

«Des fois, je me dis qu'il faut en faire moins, mais mieux. Dans le cas présent, malheureusement, il faut pouvoir préserver une portion du patrimoine. Ce qui va être préservé, c'est vraiment la portion la plus significative.»

Le projet choisi devra donc minimalement conserver les pavillon Bonsecours, faisant face à la rue Saint-Denis, et Saint-Ignace, qui comprend la chapelle. 

Le reste du site pourrait éventuellement être transformé afin de répondre aux besoins en matière de logement. 

«Sans dire qu'on va faire des tours de 100 étages – on ne fera pas ça –, ça prend une nouvelle densité pour que ce soit économiquement rentable», explique M. Bernèche au niveau des compromis envisageables, tout en rappelant que les éléments patrimoniaux d’importances seront préservés.

*NDLR : Une version précédente de cet article indiquait que le gouvernement du Québec entrevoit la possibilité de voir 1000 logements construits sur l'ancien site de l'Institut des Sourdes-Muettes. Or, ce nombre servait plutôt à illustrer la proportion de logements sociaux et abordables pour laquelle la Société d'habitation du Québec pourrait offrir un soutien financier, soit de 200 sur 1000, ou 20%, et non à indiquer une quantité d'unités ciblée.

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