De la quiétude, de la neige et des dons
Un résumé des nouvelles du Mile End, du 28 novembre au 5 décembre 2024. Bonjour chèr·es voisin·es, Les
L'arrondissement soutient ce projet résidentiel qui voit le jour en pleine crise du logement.
Un bâtiment industriel qui passe presque inaperçu à l'angle de la rue Saint-Hubert et de la voie ferrée laissera place à un immeuble de cinq étages abritant 149 logements étudiants.
Le projet, développé par l'organisme sans but lucratif UTILE, pourra accueillir 235 locataires d'ici deux ans.
Ce n’est pas un hasard si le projet avance plutôt rondement. Pour accélérer la mise en chantier, les élus du Plateau ont utilisé les nouveaux « supers » pouvoirs accordés par Québec aux municipalités.
Ceux-ci permettent d’approuver des projets résidentiels en dérogation aux règlements d’urbanisme sans recourir à la procédure d’approbation référendaire. C’est une première pour l’arrondissement et selon UTILE, cela générera des économies d’au moins 1,2 million de dollars.
Le maire Luc Rabouin a annoncé cette décision lors de la dernière séance du conseil, soulignant l’urgence d’accélérer la construction de logements à Montréal. Il voit d’un bon œil la création de logements étudiants puisqu’il estime que cela libèrera de grands appartements dans le Plateau.
« Les étudiants se logent souvent dans des logements qui pourraient être occupés par des familles, parce qu’ils se mettent trois, quatre colocataires ensemble, pour occuper un logement », a-t-il expliqué.
Cependant, le projet soulève des inquiétudes de la part de résidents concernant la circulation et l’intégration du bâtiment dans le quartier. Une dizaine d’entre eux ont fait part de leurs préoccupations et questions aux élus lors de la séance du conseil municipal du 2 décembre.
C’est avant tout la taille du projet et ses impacts potentiels sur le voisinage et les rues du secteur qui inquiète. Même si la majorité des intervenants ont dit être favorables à la création de logements étudiants, ils auraient préféré un projet de plus petite envergure.
« Je pensais notamment à la saison des déménagements, » a expliqué Isabelle Pronovost qui habite tout près.
« Si on imagine que le quart des étudiants déménage chaque année, ça fait à peu près 70-80 qui quittent, un autre 70-80 qui arrivent. Avez-vous pensé à l’impact sur la congestion dans la petite rue Resther le jour des déménagements et, par ricochet, les rues avoisinantes ? » a-t-elle ajouté.
La conseillère Marie Plourde a répondu aux nombreuses questions et a souligné que le projet en est encore à ses débuts. « Ce qu’on a vu, c’est vraiment très préliminaire, pour ne pas dire embryonnaire », a-t-elle déclaré. « On va faire en sorte que le projet soit le mieux intégré possible. »
Le maire Rabouin a également défendu la taille du projet actuel : « La façon d’aider à construire des logements et d’amortir le coût pour que le prix soit raisonnable, c’est de donner de la densité. »
Finalement, les deux élus ont souligné que les usages autorisés pour ce terrain permettraient l’arrivée d’une manufacture ou d’une industrie. Le projet résidentiel actuel « nous semble, quand même, générer moins de nuisances, » a ajouté Luc Rabouin.
Le projet a reçu un soutien financier de la Ville de Montréal, mais également de l’Association des étudiants de Polytechnique (AEP) qui fournit 1,4 million de dollars par le biais du Fonds communautaire de logement étudiant.
D’ailleurs, les étudiants de Polytechnique, qui pourront atteindre leur campus en moins de 30 minutes en transport en commun, seront prioritaires pour la location des appartements.
Gabriel Comby, le coordonnateur aux affaires externes de l’AEP, était lui aussi lui présent à la dernière séance du conseil du Plateau pour défendre le projet. Il a souligné que très peu d’étudiants utilisent la voiture pour se rendre à leurs cours et qu’il y aurait donc peu d’impact sur la circulation véhiculaire dans les petites rues du secteur.
« On a ici un terrain sur lequel traîne un hangar abandonné depuis des années. On annonce y construire une résidence neuve pour héberger des étudiants, les futurs travailleurs et les futurs citoyens de notre société. Si on décide de bloquer ce projet, ma question c’est : où est-ce qu’on va construire les logements dont on a besoin ? » demande-t-il.
Bien que certains résidents demeurent sceptiques, les responsables de l’arrondissement insistent sur le fait que toutes les études de sécurité et environnementales nécessaires seront effectuées.
Alors que le projet avance, il devra encore passer par le comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement qui évaluera l’intégration dans le milieu et l'intégration architecturale. Les responsables soulignent qu’il reste du travail à faire pour minimiser les impacts sur le quartier tout en répondant au besoin urgent de logement étudiant à Montréal.
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