Un carnaval au parc Jeanne-Mance pour créer des liens
Le Carnaval du Parc, prévu samedi au parc Jeanne-Mance, a pour objectif d'améliorer la cohabitation sociale dans Milton-Parc.
Des cols bleus ont confronté le maire Luc Rabouin, dénonçant une gestion déshumanisante et un exode des employés expérimentés.
Les cols bleus de Montréal ont profité de la dernière séance ordinaire du conseil d’arrondissement pour dénoncer un climat de travail toxique dans Le Plateau-Mont-Royal ainsi qu’une ingérence de la partie patronale dans les affaires syndicales.
«Je ne sais pas si vous le savez, M. Rabouin, mais l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal est considéré comme l’un des trois pires arrondissements pour lesquels un col bleu peut travailler, et ce, principalement à cause de sa gestion déshumanisante», a lancé Alexis Lamy Labrecque, conseiller principal des cols bleus regroupés de Montréal, au maire de l’arrondissement, Luc Rabouin.
«Votre gestion de l'arrondissement est perçue par les cols bleus comme excessivement difficile. Ce n'est pas la première fois qu'on la dénonce. On se demande aujourd'hui ce que vous allez faire pour revoir ça», a indiqué Me Labrecque.
Il a ajouté que les employés qu’il représente reçoivent des avis disciplinaires lorsqu’ils tentent de communiquer avec le maire Rabouin.
«Comment comptez-vous faire pour que la Ville de Montréal ne devienne pas un Plateau 2.0 en termes de gestion?», a lancé le conseiller à l’aspirant chef de Projet Montréal.
«Je veux vous remercier pour votre travail. C’est rare qu’on ait l’occasion de se parler», a tout d’abord répondu Luc Rabouin en s’adressant à la vingtaine d’employés municipaux dans la salle, venus accompagner leurs représentants.
«Ce n'est pas juste le déneigement. C'est vous qui vous occupez de nos parcs et tout ce qui touche directement la qualité de vie des citoyens et des citoyennes. C'est vous qui êtes sur le terrain pour y travailler régulièrement.»
Le maire d’arrondissement s’est montré étonné de découvrir une dégradation de l’ambiance de travail chez les membres des cols bleus du Plateau-Mont-Royal. Il a dit avoir été au courant d’une telle situation à son arrivée en poste, mais avoir eu l’impression qu’elle s’était améliorée.
«Je veux être vraiment clair: pour nous, la qualité de vie de nos employés au travail est importante. On veut que nos employés se sentent respectés, se sentent valorisés, parce que leur travail est important», a-t-il affirmé.
«Je vous assure qu’on va faire le suivi pour mieux comprendre», a-t-il poursuivi, se défendant de réagir en fonction de la course à la chefferie dans laquelle il se trouve.
«Si les employés sont heureux au travail, ils vont être fiers de faire leurs jobs et de desservir les citoyens», a renchéri le maire.
«C’est à nous de mettre en place ce qu’il faut pour qu’ils puissent bien faire leur travail.»
«Vos employés ne sont pas heureux, quoique vous en dites», a pour sa part tranché le directeur adjoint du district 2 des cols bleus du Montréal, Patrick Sauvé.
Il a soutenu qu’un climat toxique régnait depuis 2018 dans son milieu de travail. La situation s’était brièvement améliorée, selon lui, à la suite d'une décision du Tribunal administratif du travail, rendue en mai 2021. Il avait alors été conclu que la Ville de Montréal s’était «illégalement ingérée dans les activités du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal.»
«Il y a un exil massif d'employés d'expériences du Plateau-Mont-Royal vers d'autres emplacements. Et, en contrepartie, l'expérience qui existe dans d'autres arrondissements refuse de venir au Plateau Mont-Royal», a-t-il affirmé.
Il a ajouté que le syndicat était demeuré sans réponse après avoir déposé une pétition signée par plusieurs employés au bureau du maire.
M. Sauvé a également soutenu que les représentants syndicaux faisaient face à des entraves et que des avis disciplinaires ont été distribués «de façon abusive».
«On a de graves problèmes en santé et sécurité qui mettent à risque nos employés», a-t-il souligné.
Mario Cyr, directeur syndical au Plateau-Mont-Royal, a aussi pris le micro, déplorant un manque de réactivité de la mairie. Il a également lancé une invitation au maire Rabouin de se joindre au syndicat des cols bleus dans un processus de médiation.
De son côté, après avoir écouté les témoignages des représentants syndicaux, M. Rabouin a dit constater que les efforts de la mairie d’arrondissements n’avaient pas porté fruit.
Il s’est engagé à faire le suivi du dossier avec le directeur d’arrondissement, Arnaud Budka, afin d’assurer une amélioration du climat de travail.
«Si vous nous dites que votre volonté c'est que ça marche, notre volonté, c'est [aussi] que ça marche. Si on arrive à bien communiquer ensemble, on devrait trouver les bons mécanismes», a-t-il lancé aux membres du syndicat.