Mon Milton-Parc: Des jeunes, des jardins et des Jeux
Cette infolettre résume les nouvelles de Milton-Parc du 27 mars au 2 avril 2025.
Les propriétaires tentent de faciliter la naissance d’un nouveau projet, mais celui-ci est freiné par le coût des rénovations et les exigences patrimoniales du Plateau-Mont-Royal. C'est du moins l'avis de leur courtier immobilier.
En mauvais état, l’immeuble où se situait l’emblématique commerce de vente d’électroménagers d'occasion de l’avenue Papineau, Ameublement Elvis, peine à trouver preneur.
Malgré la proposition d’un projet de réaménagement clé en main, les propriétaires actuels n’en sont pas arrivés à intéresser des promoteurs immobiliers.
La boutique située au coin de la rue Marie-Anne, qui avait su se faire remarquer avec ses enseignes à l’effigie du King du rock’n’roll, a cessé ses activités l’année dernière. Son fondateur à la moustache marquante, Daniel Côté, rendait l’âme au tout début de l’année 2024.
Au cours de cette même année, les Entreprises Caspro, qui avaient acquis le bâtiment en 1993, ont entamé des démarches pour attirer l’attention de promoteurs immobiliers qui pourraient potentiellement reprendre le site, en faisant évaluer leur projet par l’arrondissement.
Le dossier n’a pas avancé depuis juin 2024.
«Caspro, ce ne sont pas des promoteurs, mais juste des particuliers qui veulent vendre leur bâtisse, mais elle est en trop mauvais état», explique le courtier immobilier de Landerz, Léopold Guillaume, qui est responsable de la vente de la propriété.
En effet, un rapport sur l’état du bâtiment, conçu par la firme d’ingénierie Elema Experts-Conseils en 2021, confirme ses dires.
«Nous sommes d’avis que les coûts des travaux de structure requis pour la mise à niveau du bâtiment, en préservant son volume actuel, sont trop élevés par rapport à son potentiel commercial», écrivait l’ingénieur Félix Bédard.
Afin de pouvoir rendre la reprise des lieux intéressante pour des promoteurs immobiliers, les Entreprises Caspro ont donc proposé un plan de reconstruction de l’espace commercial mixte, qui comprend actuellement quatre logements.
Ayant fait appel à la firme d’architecture Microclimat, en ajoutant un troisième étage et en incluant les espaces occupés par les 1804, 1806 et 1820, rue Marie-Anne E., en plus de ceux des 4333 à 4349, avenue Papineau, ils en sont arrivés à proposer un projet comprenant 19 unités résidentielles et quatre locaux commerciaux, avec une disposition structurelle en forme de «U», qui enlacerait une cour intérieure.
Rendus du projet immobilier, tel que conçu par Microclimat. – saisies d'écran
Le plan avait été soumis au comité consultatif d’urbanisme ainsi qu’au comité d’étude des demandes de démolition du Plateau-Mont-Royal qui s’y sont montrés ouverts. L’idée qu’un seul local commercial soit conservé au coin de rue et que les espaces des trois autres servent à faire grimper le nombre total de logements à 23 avait même été évoquée.
«On a voulu confirmer avec Le Plateau quel genre de projet pourrait voir le jour si on démolissait le bâtiment, parce que ça n'avait aucun sens de le conserver au vu de son état physique», raconte Léopold Guillaume.
«Ils veulent conserver la façade pour garder un côté patrimonial et ils autorisent les démolitions des annexes à l'arrière et d'une bonne partie du bâtiment existant.»
Cet aspect est dissuasif, selon lui, et explique pourquoi aucun preneur n’a levé la main jusqu’ici.
«Les promoteurs ne portent pas d'intérêt à un projet où il faut conserver la façade. Ça n'a aucun sens en termes de coûts, alors que ce serait beaucoup plus facile de juste leur dire de refaire le projet en adhérant au style patrimonial.»
Il souligne que le prix auquel l’immeuble a été mis en vente (2 100 000$) est inférieur à son évaluation foncière (2 121 000$), et représente donc un coût d’environ 91 000$ par porte, ce qui le rend abordable, à son avis.
«Il faut savoir qu'aujourd'hui, il y a des transactions qui sont à 90 000$ par porte au Plateau alors qu'il n'y a aucun avant-projet, aucun rapport, aucun temps et aucun argent investi par les propriétaires.»
«Donc là, on arrive quand même avec un minimum de développement et de valeur ajoutée de la part des propriétaires avec les différents documents en notre possession», note-t-il au sujet des évaluations faites et des étapes franchies devant les instances d’arrondissement, censées faciliter la reprise des rênes.
Cependant, «il y a trop de risques avec les coûts de conservation», conclut-il.
Le chargé de communication du Plateau-Mont-Royal, Francis Huot, a avisé Mon Plateau que l’arrondissement ne commenterait pas les propos de M. Guillaume. Il a toutefois indiqué qu’il était toujours possible de rediscuter du projet avec les propriétaires.
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