Appréhensions face à l’arrivée d’un nouveau Metro sur l’avenue du Mont-Royal
Le voisinage s’inquiète de l’ajout d’une nouvelle épicerie dans un secteur qui lui semble déjà bien desservi.
Ayant eu vent de l’arrivée d’une nouvelle épicerie à grande surface, les commerçants de l’avenue du Mont-Royal se préparent à faire face à l’imposant compétiteur.
L’épicerie en question serait un Metro, qui ouvrirait dans les anciens locaux de L’Aubainerie. Il se situerait donc à environ 800m à l’ouest d’une succursale ayant la même bannière et à une distance comparable d’une autre, située sur l’avenue Laurier.
Le directeur général des épiceries Val-Mont, Alexandre Monette, se montre calme, malgré l’arrivée annoncée du géant alimentaire devant l’une de ses trois succursales de l’avenue du Mont-Royal.
«Ça va affecter nos ventes. C’est sûr», reconnaît-il, s’attendant à une diminution d’au moins 15%.
Il ne pense toutefois pas que sa succursale du coin de la rue Fabre fermera ses portes pour autant et croit qu’elle saura continuer à attirer la clientèle avec la qualité de ses fruits et légumes.
À son avis, les succursales de Val-Mont de l’avenue du Mont-Royal et les autres petites boutiques, comme les boulangeries et les boucheries, ont encore leur place.
«L’arrondissement devrait protéger ces petites entreprises-là, qui font que Le Plateau est le fun. Si ça devient juste des grandes surfaces, son charme va disparaître, avise-t-il.
Il rappelle toutefois que Metro est en droit d’ouvrir une nouvelle succursale, mais que celle-ci risque de déranger le voisinage avec ses camions de livraison.
Du côté de L’intermarché Mont-Royal, situé à proximité de la rue Papineau, Eva El-Akhras ne nie pas que l’ouverture d’une épicerie à plus grande surface au 1490, avenue du Mont-Royal E. pourrait faire baisser les marges de profit de la sienne.
Elle estime toutefois que les consommateurs des environs ont un plus grand attrait pour les commerces de proximité et note que le sien, qui a pignon sur rue depuis 1997, a une clientèle qui lui est restée fidèle au fil du temps.
«Notre devoir, c’est d’avoir une bonne offre; des produits alléchants qui vont faire en sorte que les gens viennent chez nous», note celle qui fait partie de l’équipe de gestion de l’épicerie, donnant en exemple l’importation de produits appréciés par la communauté française du coin.
D’autre part, elle rappelle que L’intermarché Mont-Royal est épaulé par le géant canadien du commerce alimentaire, Loblaw, qui aurait avisé de se préparer «à être agressif» face au nouveau compétiteur.
À l’inverse, Munaf Al Moowsi n’a pas accès à ce genre de soutien.
En apprenant la potentielle venue d’une épicerie de Metro Inc., le propriétaire de la boutique Ô Nature, située à quelques pas des anciens locaux de L’Aubanerie, se montre ébranlé.
«Un Metro ou un Super C peut causer une faillite à n’importe qui en cinq minutes», illustre-t-il.
Contrairement aux autres commerces alimentaires chapeautés par d’imposants distributeurs, il n’a pas accès à de grands entrepôts qui lui permettraient d’acheter en grandes quantités et donc, à prix réduit.
D’autre part, puisque sa boutique ne figure pas parmi les constellations commerciales de Loblaw, Metro ou Sobeys, il ne peut pas non plus se permettre de vendre certains produits à perte afin d’attirer les consommateurs.
«Les clients vont me demander “Pourquoi vendez-vous ce produit à 1,99$ alors que, là-bas, il est à 1$?” Qu’est-ce que je peux faire ? », demande-t-il, désemparé.
En réponse aux questions de Mon Plateau, la cheffe des communications de Metro, Geneviève Grégoire affirme que la nouvelle épicerie «contribuera positivement à la vitalité urbaine de l’avenue du Mont-Royal» et profitera à l’ensemble des commerçants.
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