Un plan d'action pour un Plateau plus accessible et inclusif
Sylvie Gionet doit parcourir un kilomètre simplement pour acheter du lait, car les dépanneurs situés à proximité de son logement
La transformation du Bain Saint-Michel fait encore couler de l’encre. Sa réfection suscite l’inquiétude des voisins puisque des modifications importantes pourraient être apportées aux plans initiaux.
Un article de Quentin Dufranne
Petit rappel sur les faits. Inauguré en 1910, le Bain Saint-Michel accueillait des baigneurs jusqu’en 1993, avant d’être reconverti en centre culturel. En 2014, l’édifice doit fermer ses portes au public pour des raisons de sécurité. Un an plus tard, la Ville de Montréal et Québec investissent 1,3 million de dollars pour rénover l’extérieur du bâtiment.
En 2016, les coûts du chantier explosent et la réfection du toit et de la maçonnerie pose des problèmes forçant l’arrêt du chantier.
Deux ans plus tard, on invite les OBNL qui le souhaitent à soumettre une soumission pour devenir cogestionnaires du lieu. Pendant ce temps-là, les coûts de rénovation continuent de grimper pour atteindre les 4 millions de dollars.
Ce n’est qu’en 2021 que les travaux ont repris avec quelques embûches, amenant notamment la Ville de Montréal à résilier le contrat de 7,8 millions de dollars avec l’entrepreneur responsable des travaux pour cause de dépassements de coûts.
Dernier rebondissement l’année dernière quand la Ville a décidé de mettre fin au contrat de 800 000$ accordé à l'équipe d’architectes et d’ingénieurs Services intégrés Lemay et Associés inc., Martin Roy et Associés inc. et Éléma experts-conseils inc.
Plusieurs citoyens ont confié à Mon Mile-End que la rencontre avec la Ville, qui s’est tenue le 14 mai dernier, n’a pas su calmer leurs inquiétudes.
Les citoyens craignent notamment le bruit que pourrait générer la clientèle du futur centre culturel si la porte d’entrée principale devait se situer sur la rue Saint-Dominique. Les plans initiaux la plaçaient pourtant sur la rue Maguire, qui est moins résidentielle.
Parmi ces citoyens, Yvan Genest a assisté à la rencontre de mai dernier. Il se dit préoccupé quant à la finalité du projet et des répercussions qu’il pourrait y avoir sur la quiétude du quartier où il réside depuis sept ans.
« Je suis sorti de la rencontre avec énormément de questionnements et absolument pas rassuré, on m’a répondu d’une manière imprécise malgré qu’il y avait pas mal d’intervenants, dit-il. C’est clair que je ne me sens pas informé, car comme pour tout projet d’une certaine envergure dont je ne suis pas informé, ça m’inquiète. »
Au-delà du manque de réponse que déplore M.Genest au sujet de la mitigation du bruit, il se questionne également sur les répercussions possibles sur le stationnement dans le secteur, alors que le nouveau centre culturel devrait y augmenter l’achalandage.
Pour finir, Yvan Genest a été surpris de ne voir que six citoyens présents lors de la rencontre alors que selon lui, davantage de citoyens sont concernés par le projet.
De son côté, la Ville de Montréal explique que la réunion du 14 mai dernier était une rencontre d’information de voisinage, mais qu’une rencontre d’information citoyenne, ouverte à tous, devrait avoir lieu à la fin de l’année 2024 ou au début de l’année 2025.
Pour ce qui est du projet en question, la Ville explique être pour le moment à 50% de l’étape de conception des plans et devis.
Elle reconnaît que l’entrée d’origine était sur la rue Saint-Dominique, mais que « la proposition des architectes de l'ancien projet était de créer une nouvelle entrée sur la rue Maguire. »
« Le concept architectural se veut en phase avec la volumétrie initiale et s’inscrit dans la mise en valeur du caractère patrimonial et de la beauté du bâtiment, » explique la Ville.
Pour ce qui est de la prévention des nuisances sonores, elle explique qu’un mesurage sonore dans les logements mitoyens a été effectué en mai 2024.
Elle ajoute que les équipements sonores à l’intérieur du lieu de création seront munis d’un égalisateur pour permettre de réduire les fréquences indésirables et qu’un limiteur du niveau de volume sera également installé.
Les citoyens auront donc à patienter jusqu’à la fin de l’année 2024 ou au début 2025 pour en savoir plus sur l’avenir du Bain Saint-Michel.
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