Rachel Bendayan : poursuivre les luttes libérales dans Outremont

Rachel Bendayan avait fait son entrée à la Chambre des communes après avoir remporté une élection partielle dans Outremont, en 2019. Elle repeignait alors la circonscription en rouge, après le départ de l’ancien chef du NPD, Thomas Mulcair, qui avait réussi à faire changer d’allégeance le château fort libéral en 2007. 

«Je me suis lancée avec un bébé dans les bras», se remémore Mme Bendayan au sujet de son entrée sur la scène politique alors qu’elle était jeune trentenaire. Elle décrit d’ailleurs le désir de «faire entendre la voix de la jeunesse» comme étant l’une des sources de motivation l’ayant menée à devenir candidate.

Cette jeunesse était angoissée par les changements climatiques, selon elle, et il s’agissait là justement d’un enjeu auquel elle souhaitait s’attaquer en tant que députée fédérale. 

«Beaucoup de résidents du Plateau m’ont dit de ne pas laisser de côté notre lutte contre les changements climatiques dans ce contexte de guerre tarifaire», souligne-t-elle au sujet de ce qu’elle entend au cours de la présente campagne électorale. 

Estimant que ses adversaires conservateurs seraient inefficaces à cet égard, elle souhaite que son parti demeure au pouvoir, notamment pour atteindre ses objectifs de carboneutralité d’ici 2050 et de conservation de 30% des eaux et des terres canadiennes d’ici 2030. 

D’ailleurs, au sujet de la guerre tarifaire, celle qui s’est penchée sur des enjeux de commerce international en tant qu’avocate dit ne pas avoir pu se tenir à l’écart de la scène politique dans ce contexte tendu entre Ottawa et Washington. 

«On vit vraiment une période charnière pour notre économie et notre démocratie», souligne la candidate.

Poursuivre les projets de logements et se porter à la défense des femmes

Parmi les enjeux qui la préoccupent dans la circonscription d’Outremont, Rachel Bendayan nomme la hausse du coût de la vie et la crise de l’itinérance.

«Je pense que la crise du logement est un des plus grands défis auxquels notre gouvernement a fait face», souligne-t-elle. 

Mme Bendayan estime que les libéraux de Jean Chrétien avaient fait fausse route en se désinvestissant du logement social dans les années 1990.

«Le fédéral a un rôle à jouer», affirme-t-elle, tout en soutenant que «beaucoup de rattrapage» a été fait alors qu’elle siégeait au parlement. 

En décembre 2024, la Société canadienne d'hypothèques et du logement avait voué 37,43 milliards $ à la construction de près de 139 373 unités ainsi qu'à la réparation de près de 169 555 autres dans le contexte de la Stratégie nationale du logement, lancée en 2017. 

Parmi les projets dans sa circonscription, Mme Bendayan note la conversion d’un hôtel de l’avenue du Parc, qui, à partir de 2022, a pu loger des personnes en situation d’itinérance grâce à ses 31 studios abordables.

Elle qualifie d’«incroyable» l’intégration des nouveaux résidents au sein de la communauté et rappelle que son gouvernement annonçait un investissement de 250 millions $ dans la lutte contre l’itinérance, l’automne dernier. 

Mme Bendayan souligne également un projet plus récent de transformation d’une ancienne clinique du Plateau-Mont-Royal en 27 unités d’habitation transitoire pour femmes, gérées par l’organisme Le Chaînon. 

Justement, en ce qui concerne les femmes, la députée sortante d’Outremont, qui se dit «résolument pro-choix», indique vouloir continuer de siéger à Ottawa afin de défendre leurs droits, notamment en ce qui a trait à l’accès à l’avortement. 

«Beaucoup de femmes m’en parlent», souligne-t-elle. 

Sur le thème de la santé reproductive, la candidate libérale ajoute que son parti planifie investir jusqu’à 20 000$ pour un premier cycle de traitements de fécondation in vitro par personne souhaitant enfanter. Elle laisse entendre que d’autres initiatives en lien avec des enjeux de santé féminins verront également le jour si les troupes de Mark Carney reprennent le pouvoir.