Relocalisation de l’école FACE: entre inquiétudes et espoirs

Le niveau primaire déménagera à la rentrée 2025 dans l’est du Plateau, alors que la date de relocalisation du niveau secondaire n’est toujours pas connue.

La façade du bâtiment de l'école FACE, sur la rue University, avec les filets verts qui la sécurisent.
Au lieu de se rendre à l'édifice de Milton-Parc, sur la rue University (photo), les élèves du primaire seront appelés à occuper les locaux de l'ancienne école secondaire Cardinal-Newman, sur l'avenue Christophe-Colomb, dès la rentrée 2025. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Dès la fin août, au lieu de faire leurs classes à quelques pas du centre-ville, sur la rue University, les élèves et le personnel du niveau primaire de l’école FACE seront appelés à se rendre au 4835, Christophe-Colomb.

Il s’agit du bâtiment qui abritait autrefois la Cardinal-Newman High School. Les travaux de réaménagement sont évalués à 73 millions $.

Quant à l’édifice de la rue University, les travaux sont évalués à 243 millions $, notamment pour refaire la façade, verdir et améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment et assurer un système de ventilation efficace.

En effet, selon des informations obtenues par Mon Plateau, certains parents ont été avisés de fournir des vêtements chauds à leur enfant, car l’école doit ouvrir les fenêtres, même en hiver, afin de conserver un taux de CO2 acceptable dans l’air.

On voit la façade du bâtiment sur Christophe-Colomb avec des travaux sur le sol environnant.
Le chantier au 4835, avenue Christophe-Colomb. – CSSDM

Un projet de relocalisation «qui vivote»

Les communications avec les parents concernant les déménagements se sont étirées sur plusieurs années, créant un flou autour du plan de relocalisation dans plusieurs esprits. 

«Ça m’a l’air d’être un projet qui vivote un peu», souligne Guy-Philippe Bouchard, père de trois élèves de FACE. Celui-ci est donc sceptique par rapport à un changement d’adresse à venir dès le mois d’août.

«Les dernières nouvelles que j’avais eues voulaient que ce soit l’année prochaine, mais ils nous ont aussi dit ça l’année dernière. Entre les branches, on a entendu que l’école secondaire n’était vraiment pas prête», poursuit Guy-Philippe Bouchard, qui est avocat spécialisé en droit de la construction.

Le déménagement du niveau secondaire n’a pas encore de date précise. Il est toutefois prévu au 4251, Saint-Urbain, soit un édifice qui appartenait déjà au Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) et qui sera réaménagé au coût de 82 millions $.

C’est l’organisme Jeunesse au Soleil qui occupait auparavant les lieux, de 1981 à 2019, suite au départ de l’école secondaire Baron Byng, qui y a été pendant près de 60 ans.

Plan généré par ordinateur de l'espace sur Saint-Urbain.
Plan d'aménagement de l'école transitoire sur Saint-Urbain. – CSSDM

Un changement de quartier qui complique la vie de certaines familles

Résidant dans le Sud-Ouest, plus précisément dans Ville-Émard, Me Bouchard et son épouse considèrent des changements d’écoles pour leurs enfants chaque fois qu’un déménagement prochain est annoncé.

Cela dit, il est attaché à la vocation artistique de FACE, qu’il considère comme bénéfique pour ses enfants. 

«Quand tu vois ton enfant dans un orchestre pendant les spectacles de fin d’année, c’est vraiment trippant!», dit-il au sujet du programme.

Il estime également que ses enfants sont heureux dans le bâtiment de la rue University, malgré ses défauts, et qu’un choix plus central, toujours au centre-ville ou à Griffintown, aurait été plus juste.

Des ressources communes appelées à se séparer

Geneviève Guéritaud, qui a un enfant en 2e secondaire et deux autres qui ne sont plus à FACE, se montre inquiète face à la séparation des groupes du primaire et du secondaire.

Mme Guéritaud craint que les enseignants, notamment ceux de musique, se voient assignés exclusivement à un endroit ou l’autre, affectant ainsi la dynamique de l’établissement. 

Pour l’instant, certains membres du personnel enseignent aux élèves du primaire et du secondaire.

Le premier déménagement placera les deux bâtiments de FACE à une distance de 3km à vol d’oiseau l’un de l’autre. Le déménagement des groupes du secondaire rapprochera les deux niveaux à 1km de distance.

Des inquiétudes sur la cohabitation pendant les travaux

«Dès le tout début des consultations, on nous avait promis qu'il n'y aurait aucuns travaux en cohabitation avec les heures régulières de classe», note Mme Guéritaud au sujet des élèves du secondaire et du personnel qui demeureront dans le bâtiment en rénovation.

Elle redoute que l’engagement dont elle parle ne soit pas respecté. 

Questionné à savoir s’il y aurait effectivement cohabitation et comment elle serait gérée, le CSSDM s’est abstenu de répondre, disant vouloir communiquer d’abord avec les parents au cours du mois.

Selon un message envoyé aux parents et aux membres du personnel par la direction de l’école, les conseils d’établissement seront rencontrés à huis clos le 24 février. L’ensemble des parents sera ensuite invité à une rencontre d’information au printemps.

Un déménagement attendu pour plusieurs familles

Contrairement à Guy-Philippe Bouchard, Delphine Measroch accueille le déménagement vers l’édifice de l’avenue Christophe-Colomb à bras ouverts. 

Habitant dans La Petite-Patrie, cette maman d’un garçon en quatrième année se réjouit de pouvoir réduire son temps de déplacement.

Elle raconte qu’elle et son conjoint se sont dit qu’ils auraient «juste un an à endurer» chaque année, depuis quatre ans, au sujet du trajet quotidien jusqu’à la limite de Milton-Parc. La proximité de l’école temporaire les avait initialement encouragés à inscrire leur fils à l’école.

Valérie Poulin avait aussi inscrit son fils à la maternelle avec le changement d’adresse en tête, bien que la vocation artistique de l’école ait aussi été attrayante pour elle et son conjoint. 

«Si on n’avait pas su que FACE allait déménager sur le Plateau, je pense qu’on n’aurait pas poussé pour inscrire notre fils», note-t-elle.

«Il va peut-être y avoir des lacunes; on va peut-être perdre des choses, mais c’est sûr qu’on va en gagner beaucoup plus», ajoute Delphine Measroch, qui souhaite voir son fils évoluer dans un environnement plus sain et vert. 

«J’ai tellement hâte qu’il soit dans une école où l’air est bon et où l’eau est bonne», lance-t-elle en notant qu’une interdiction de boire dans les abreuvoirs de la rue University a été émise après qu’un test ait détecté des niveaux trop élevés de plomb dans l’eau.

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