En amont des élections fédérales, Mon Plateau cherche à vous offrir des portraits des candidats des trois circonscriptions sur le territoire du Plateau-Mont-Royal. Nous avons invité l’ensemble des campagnes à nous parler et vous présenterons peu à peu le fruit de ces discussions sur notre site.
C’est une première campagne électorale pour ce candidat indépendant associé à l’Alternative socialiste, un «groupe politique qui lutte pour les intérêts des travailleurs, des travailleuses et de la jeunesse,» selon la définition offerte sur le site web du groupe.
Simon-Pierre Lauzon ne cherche pas tant à se faire élire dans Laurier–Sainte-Marie, mais plutôt à susciter une plus grande implication politique des personnes qui pourraient être intéressées par ses propos.
«La campagne se termine le 28, mais le 29, et après, on continue d’aller dans des manifestations, de bâtir les luttes syndicales et étudiantes», explique-t-il.
Ainsi, il souhaite que les causes qui tiennent à cœur à l’Alternative socialiste puissent prendre de l’ampleur pour revenir en force à la prochaine campagne électorale et attirer l’attention de nouveaux sympathisants à ce moment-là.
«C’est un magnifique cercle qui fait tourner la roue», illustre M. Lauzon, notant que ce processus peut apporter «beaucoup de valeur» avec l’expérience et les connaissances acquises, ainsi que le développement de stratégies.
Si l’Alternative socialiste n’a pas formé de parti à ce stade-ci, c’est entre autres parce que le groupe s’intéresse à différents paliers de gouvernement et veut conserver une certaine flexibilité dans la soumission de ses candidatures. D’autre part, M. Lauzon note que le groupe pourrait vouloir s’allier à des candidats partageant ses valeurs, mais se présentant sous d’autres bannières.
Investir dans le logement hors marché et protéger les grévistes
Notant les impacts de l’embourgeoisement du Plateau-Mont-Royal, Simon-Pierre Lauzon dit vouloir faire construire des habitations hors marché.
«Afin de contrer la hausse des prix du logement et le coût de la vie, on pousse pour un programme de construction de logements publics, abordables et écoénergétiques», explique le candidat, insistant sur le fait qu’il ne financerait pas le secteur privé pour répondre à la demande.
«Si c’était profitable de faire du logement abordable, ils [les entrepreneurs privés] le feraient déjà. Donc, il faut faire entrer la propriété publique pour casser l’effet de gentrification», soutient-il.
Au niveau des besoins en matière de logements, il se réfère aux estimations de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec, qui indiquent que, pour «ramener l’abordabilité sur les marchés» et éviter un déficit de quelque 860 000 unités prévu en 2030, le nombre de mises en chantier dans la province doit tripler afin d’atteindre environ 150 000 par an.
Autrement, évoquant le retour au travail qui avait été imposé aux employés du port de Montréal, qui se trouve sur le territoire de Laurier–Sainte-Marie, M. Lauzon dit vouloir protéger la liberté de grève des travailleurs.
Pour un réseau public de trains à grande vitesse
Plus largement, Simon-Pierre Lauzon voudrait qu’un gouvernement à son image investisse dans un réseau ferroviaire à grande vitesse qui ferait voyager des passagers et transporterait des marchandises. Il referait aussi du CN une société d’État.
«Le Canada est le seul pays du G7 à ne pas avoir de transport ferroviaire à haute vitesse», souligne-t-il, rappelant que les voies ferrées ont formé la «colonne vertébrale» du Canada, reliant l’Ouest à l’Est.
«On parle souvent de productivité. Le transport en fait partie. Là, on dépend des camions pour faire le cheminement des marchandises. C'est absolument inefficace, dispendieux et néfaste pour l'environnement», soutient-il.
Il est à noter que la conception d’un parcours de TGV s’étalant de Québec à Toronto a été annoncée en février par l’ancien premier ministre canadien, Justin Trudeau. Une fois le service en place, il offrirait «un coût de déplacement réduit» à ses passagers, selon les informations transmises.
Cela dit, dans un contexte où l’on prédit un ralentissement économique, M. Lauzon se montre sceptique quant au financement des ambitions libérales, dont les plans comprennent des partenaires privés.
Gestion financière
Selon ses idéaux, le gouvernement fédéral trouverait les moyens de financer ses projets publics, entre autres grâce à une redistribution historique des richesses.
Pour ce faire, il suggère un taux rehaussé de taxation des sociétés, une «taxe sur le luxe», donnant l’exemple d’une propriété immobilière qui dépasserait largement les besoins d’espace d’un ménage, l’élimination des paradis fiscaux et la nationalisation des entreprises comme Petro-Canada.
De plus, le candidat indépendant ne se montre pas friand des investissements dans les forces armées.
«On ne veut certainement pas suivre les ambitions impérialistes des États-Unis. On n’a aucun intérêt à financer l’armée à travers le Canada, si c’est pour couper dans les services dont on a besoin», résume-t-il.
Il réorienterait donc les dépenses destinées au budget militaire afin qu’elles puissent répondre au «besoin croissant» de services d’urgence, attribuable «aux conséquences des changements climatiques».