Rachel Bendayan : poursuivre les luttes libérales dans Outremont
La candidate libérale tente de se faire élire pour une quatrième fois dans cette circonscription qui couvre, entre autres, le Mile End et le nord-ouest du Plateau.
Découvrez l’histoire de cette chaîne d’épiceries de quartier née dans le Mile End.
Lorsque la première épicerie Park Avenue (PA) a ouvert ses portes en 1989, seulement quatre personnes y travaillaient : Sam et Taso Erimos ainsi que leurs deux parents. Trente-six ans plus tard, les Supermarchés PA emploient plus de 500 personnes dans cinq épiceries à Montréal et Laval.
Cependant, l’ADN du projet est resté le même: l’entreprise est toujours indépendante et familiale.
Ce sont les frères Erimos qui, avec le soutien financier de leur père, se sont lancés dans l’aventure en achetant et transformant une épicerie située sur l’avenue du Parc, là où se trouve aujourd’hui le PA Nature.
« C'était une petite épicerie grecque qu'on a transformée avec de nouveaux produits, » explique Sam Erimos, cofondateur des Supermarchés PA.
Il n'avait alors que 22 ans et travaillait comme poissonnier, tandis que son frère ainé travaillait chez Vidéotron. Gérer une épicerie était tout à fait nouveau pour les deux frères, mais ils ont rapidement appris grâce aux conseils de l’ancien propriétaire et aux suggestions des clients, qui devenaient de plus en plus nombreux.
Le chemin vers le succès n'a pas été sans défis. En 1991, seulement deux ans après son ouverture, l’épicerie a été forcée de fermer ses portes pendant six mois à la suite d’un incendie dévastateur.
Et les embûches ne se sont pas arrêtées là. Neuf jours après avoir tout reconstruit et finalement rouvert, un deuxième incendie d’origine électrique a encore une fois tout réduit en cendres.
« C'était dur, » admet Erimos qui explique que le logement familial, qui se trouvait au-dessus de l’épicerie, a également disparu dans le double incendie.
Refusant d'abandonner, ils ont redoublé d’efforts. Cependant, le projet s’est heurté à un autre obstacle: les banques refusaient de financer la reconstruction, estimant que le quartier n’avait pas besoin d’une nouvelle épicerie.
La famille a donc dû se tourner vers des prêts à taux d'intérêt élevé. Malgré tout, les frères Erimos ont réussi à acheter les propriétés adjacentes, elles aussi dévastées par les flammes, et tripler la taille du magasin.
Pourquoi tant de détermination? « Quand on a acheté, le magasin faisait 5000$ par semaine. Quand on a passé au feu, deux ans plus tard, on était rendu à 25000$, » explique Sam Erimos. « C'était une réussite, alors il n'y avait pas question de baisser les bras. »
Dix ans plus tard, en 2001, les affaires allaient bien et le supermarché PA était devenu un incontournable dans le Mile End. Fort de son succès, la famille a ouvert une nouvelle épicerie, cette fois-ci au centre-ville de Montréal, dans un ancien hall de curling.
Aujourd’hui, il y a cinq Supermarchés PA à Montréal et Laval, avec un sixième qui ouvrira ses portes bientôt dans l'ouest de l'île de Montréal. L'entreprise gère également deux entrepôts, dont l’un est consacré à la transformation du fromage, de la viande et de la charcuterie.
Malgré cette expansion, les Supermarchés PA gardent comme objectif de rester très local, en répondant aux besoins spécifiques des quartiers desservis.
Ainsi dans le Mile End on retrouve plus de produits français, alors qu’au centre-ville il y a une plus grande sélection de produits asiatiques et indiens.
Cependant, là où les Supermarchés PA se démarquent encore davantage, c’est au niveau du prix des denrées périssables, particulièrement les fruits et les légumes.
Sam Erimos explique que les chaînes arrivent à vendre les produits de grandes marques comme Kraft et Heinz à bas prix, mais compensent en facturant les produits périssables plus chers.
« Ils ne peuvent pas avoir les mêmes prix que nous dans les fruits et légumes parce que, étant une chaîne, ils ont besoin de très grandes quantités, » dit-il. « Alors, ils payent plus cher pour être certains de pouvoir s'approvisionner. »
Une décennie plus tard, en 2013, la famille Erimos a eu une nouvelle opportunité de croissance lorsqu’elle s’est fait approcher par Tapis National qui s’apprêtait à quitter le 5242 avenue du Parc.
Agrandir la première succursale de l’épicerie PA allait de soi. Malgré sa petite taille, le magasin était très souvent achalandé. « Les clients ne pouvaient plus bouger! » souligne Sam Erimos.
Le déménagement vers le nouveau local, un coin de rue plus au nord, s’est fait en une seule journée au printemps 2014. En se faisant, le Supermarché PA du Parc a plus que doublé sa superficie.
Par contre, le local d’origine se trouvait vide. L’idée d’ouvrir une épicerie dédiée aux produits biologiques et naturels s’est rapidement imposée puisque la demande pour ce type de produits était très forte.
À travers les décennies, la famille est restée au cœur de l'entreprise. Après avoir terminé leurs études universitaires, les quatre enfants des frères Erimos ont rejoint leurs parents. « C'est un grand plaisir de venir travailler chaque jour avec la famille, » explique Sam Erimos.
Plusieurs employés travaillent également aux côtés des Erimos depuis de nombreuses années et font maintenant partie de la grande famille PA.
« Pour nous, ces employés, c’est la réussite de l'entreprise. On ne peut pas le faire tout seul, » ajoute-t-il.
Alors que de nouveaux compétiteurs ouvriront bientôt leurs portes près du PA du Parc, Sam Erimos reste confiant.
« Si on prend soin de nos employés et de nos clients, il n'y a pas de grandes inquiétudes à part les prix et la qualité, » dit-il.
« Les clients du Mile End et d’Outremont, on ne peut pas demander une meilleure clientèle, » ajoute-t-il, avec gratitude. « C'est du monde fidèle. Ils nous ont accompagnés pendant tout notre parcours. »
Après plus de trois décennies en affaires, la philosophie du cofondateur des Supermarchés PA reste simple: « Il faut croire en ce que l'on vend et il faut être aussi honnête que possible avec notre clientèle. Satisfaire les clients, c’est le plus important. »
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