Un plan d'action pour un Plateau plus accessible et inclusif
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Des résidents du Plateau dénoncent une présence de plus en plus remarquée de rats dans l’arrondissement, notamment autour du Centre du Plateau et dans le secteur Milton-Parc.
D’année en année, le sujet de la surpopulation de rats revient dans l’actualité à Montréal. Le contrôle de la population semble difficile et 2024 ne fait pas exception.
Dans plusieurs secteurs de la ville, les signalements de rats au 311 et les témoignages sur les médias sociaux sont nombreux. Le Plateau-Mont-Royal n’échappe pas à cette tendance et la cohabitation avec les rongeurs devient de plus en plus problématique.
Des installations de jardinage communautaire aménagées devant le parvis du Centre du Plateau sur le boulevard Saint-Joseph ont dû être retirées prématurément en août, pour des raisons de salubrité et de sécurité.
La présence de nombreux rats a eu raison des efforts citoyens. Au même endroit, les responsables d’un camp de vacances ont dû composer également avec le problème pendant l’été.
Richard Phaneuf, résident du secteur Milton-Parc et épidémiologiste à la retraite, est très préoccupé par la situation. Après avoir analysé une quantité importante d’informations et de données publiques obtenues par le service 311, son constat est clair : des solutions doivent être trouvées, rapidement.
« La situation est hors de contrôle et il est temps d’agir. Si on n’est pas proactifs maintenant, on va se retrouver avec une problématique de santé publique sur les bras et sans plan directeur, ce sera impossible de réunir toutes les conditions optimales pour faire face au problème » martèle M. Phaneuf.
Il a d’ailleurs fait part de ses inquiétudes publiquement lors du conseil d’arrondissement du 3 septembre et demandé au maire Luc Rabouin de mettre en place un plan directeur, ce à quoi il a acquiescé.
« On va mettre en place un plan d’action qui regroupe l’ensemble des acteurs et on va le faire dans les prochaines semaines, » a-t-il promis.
La réponse du maire l’a rassuré, mais au moment de le joindre, M. Phaneuf était toujours en attente.
« Le maire m’a promis un retour et il compte suggérer la formation d'un comité de travail. J’aimerais y voir siéger, entre autres, un exterminateur certifié et un représentant de la Santé publique. J’attends toujours, » ajoute M. Phaneuf, qui a aussi transmis un document de 15 pages à la Santé publique pour les sensibiliser au problème.
Selon l’épidémiologiste, les causes de cette prolifération sont multiples. « On pourrait en faire une série de 10 épisodes », lance-t-il.
« Pas assez de chats dans nos ruelles, pas assez de prédateurs tout court, beaucoup de travaux souterrains, trop de nourriture disponible, poubelles actuelles mal adaptées, nombre insuffisant de collectes des déchets et des règlements pas assez punitifs pour les délinquants » énumère M. Phaneuf.
Dans une entrevue accordée à Nathalie Normandeau sur les ondes du 98.5 FM, l’exterminateur et copropriétaire des Entreprises Maheu, Nathaniel Leavey, abonde dans le même sens. Il explique également qu’une fois sortis des égouts, si les rats trouvent de la nourriture en abondance, ils restent à l’extérieur et n’y retournent pas.
Les pièges, le poison, un meilleur contrôle de la propreté des lieux publics, des poubelles verrouillables et un bon plan d’action, sont toutes des solutions que M. Leavey croit également favorables afin de contenir la situation.
« Un couple de rats peut engendrer jusqu’à 5000 rats par année si les conditions permettent à ses petits de se reproduire à leur tour. Mais si on contrôle l’environnement, la nourriture et les cachettes, les rats ne mettront pas de bébés au monde dans des lieux hostiles, » a-t-il expliqué.
C’est pourquoi la Ville fait un effort pour rappeler aux citoyens les bons comportements à adopter via des avis au voisinage et sa page web « Rats et rongeurs ».
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Notons également que Le Plateau-Mont-Royal a de nouveau recours à du poison pour réduire la population de rats.
« L'arrondissement utilise depuis cette année un type de poison qui a peu d'effets collatéraux dommageables sur l'environnement et les autres animaux », explique Geneviève Allard, chargée de communication à l’arrondissement.
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