Un plan d'action pour un Plateau plus accessible et inclusif
Sylvie Gionet doit parcourir un kilomètre simplement pour acheter du lait, car les dépanneurs situés à proximité de son logement
Le poste de quartier 38 du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) organisait la semaine dernière son troisième pique-nique communautaire à Milton-Parc.
L’ambiance était à la fête vendredi en matinée aux angles des rues du Parc et des Pins. Au pied de la montagne et sous un soleil radieux, des dizaines de participants profitaient d’un menu aux saveurs du Grand Nord composé de béluga, de poisson et de caribou, fourni par l’organisation inuit Makivvik.
L'objectif principal de l’événement était de favoriser des rapprochements entre le SPVM et la communauté autochtone, tout en créant des espaces positifs de rencontre avec les forces policières.
« [On rencontre] des personnes qui, parfois, sont éloignées de plein de services quand ils viennent à Montréal ou qui connaissent mal les services quand ils arrivent en ville, » explique Adrienne Campbell qui travaille comme civile au sein du SPVM en tant que conseillère en développement communautaire aux relations avec les peuples autochtones.
« On veut que le lien se passe bien avec le SPVM. On veut qu'ils sachent comment rentrer en contact, » ajoute-t-elle en expliquant que ce type d’événement permet également de valoriser la culture autochtone.
Sur le terrain, Adrienne Campbell travaille en étroite collaboration avec la policière Véronique Vertefeuille, agente sociocommunautaire au poste 38.
Nouvellement responsable du comité itinérance, l’agent Vertefeuille témoigne des défis d’établir des liens avec la communauté autochtone.
« Ce qui est difficile, c'est d'entrer en communication avec un peuple qui est très tissé serré puis d'établir un lien de confiance envers les forces de l'ordre. Ils ont un historique, puis des traumas du passé. »
Cependant, les efforts de rapprochements semblent porter fruit, explique la policière qui a même reçu le surnom de « petite ». « J'ai un nom de rue, ça a l'air! [Mais] ça veut dire que je suis reconnue, » souligne-t-elle.
Grâce à son travail de terrain, les liens se créent et elle devient témoin de belles histoires. « Il y a des gens qui consommaient et qui ne consomment plus… ils travaillent maintenant. Donc, il y a plein de petits succès comme ça. Ils ne sont peut-être pas mesurables en gros, mais quand on les prend un par un, juste ça, c'est des succès. »
Le commandant du poste 38, Sylvain Malo, abonde dans le même sens. La réalité des autochtones qui ont quitté leur communauté pour venir vivre à Montréal est complexe. Pour lui, grâce à cette prise de contact, la vie du quartier ne sera que meilleure.
« C'est important de comprendre que pour qu'on ait l'harmonie dans le quartier, il faut être attentionné aux besoins non seulement des citoyens, des commerçants, mais également des populations vulnérables, » explique-t-il.
« C'est à nous de trouver des moyens imaginatifs, alternatifs [afin d’obtenir] la confiance des gens. »
De manière générale, le commandant Malo parle d’une façon de faire qui n'est pas nouvelle pour le SPVM, mais celle-ci prend tout de même de l’ampleur.
« L'année prochaine et l'année d'après, je suis convaincu qu'on va avoir encore plus de monde qui va se joindre à nous. On est au début de quelque chose, » conclut-il.
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